Si « Balance ton porc » est
une réponse provisoire qui pallie les insuffisances de la justice en
matière de violence faite aux femmes, je souscris.
Mais si, ivre de lui même, le
mouvement se vit comme une fin en soi, ajoute de la peur à la peur
(en réclamant qu'elle change de camp) et culmine dans l'amalgame
entre un dragueur maladroit et un prédateur sexuel, voire
culpabilise un regard qui ne devrait être compris que comme un
hommage (inévitablement sexué) à l'émouvante beauté d'une femme
alors on condamne la simple et apaisante possibilité de « vivre
ensemble ».
Mais quand Caroline de Haas affirme
qu'un homme sur deux ou trois est un agresseur j'ai honte de ma
condition d'homme. Je regarde autour de moi et, pour un « porc »,
je compte certes quelques Don Juan plus ou moins vulgaires pour qui
tout jupon qui passe est un challenge mais surtout une majorité d'
hommes respectueux des femmes qu'ils rencontrent même si leurs
propos n'ont pas toujours l'élégance et la distinction rêvée (Notre société
produit peu de princes charmants ! Tout le monde n'est pas
Cézanne, nous nous contenterons de peu, l'on pleure et l'on rit comme on peut chantait Léo Ferré)
“Ça
m’énèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèrve
!”
Reste la question
des moyens : dénoncer oui balancer c'est autre chose surtout
quand c'est sous couvert d'anonymat.
La question de la
violence faite aux femmes ne peut se régler dans un discours haineux
mais dans l'apprentissage, dès l'école maternelle, de la
complémentarité des sexes et du respect mutuel.
Si l'idée des
filles de « metoo » est d'être des guerrières peut-être
devrait-elle laisser cela aux machos. L'égalité hommes-femmes ce
n'est pas le nivellement par le pire des comportements masculins!