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Notre chêne est tombé.

On le croyait éternel mais le crabe l'a foudroyé.

En trente-sept ans d'amitié nous avions partagé tant de fêtes, dévalé tant de pistes, tracé tant de sillages qu'il nous était poussé quelques racines communes et me voici aujourd'hui déraciné.


De rires en émerveillements, d'enthousiasmes en silences ensemble écoutés, le temps est passé trop vite, si vite que je n'ai pas eu le temps de te dire mon amitié...et voici que c'est trop tard !


Mais nous avions trop de pudeur pour la dire ou l'entendre, elle se vivait dans l'action et parfois l'engagement. Il nous suffisait de savoir que nous pouvions compter l'un sur l'autre...
Et c'était rassurant !


Tu avais guidé patiemment mes premiers pas sur la neige et j'avais quelque peu affermi ta main sur la barre, nous nous étions soutenus quand les risques de notre métier nous avaient ébranlés. Mais puisque nos routes se séparent c'est en pensant à toi, à ta force sereine, que je chercherai le courage de poursuivre la mienne quand elle se fera plus rugueuse.


Pour tout cela je veux te dire merci. Merci d'avoir été, et d'être pour toujours, mon ami.

Alain