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Une sacrée tablée

Avoir 70 ans, chacun peut l'espérer ou le redouter
Même si certains devront attendre encore un peu.
Mais pour cet anniversaire
Que je voulais extraordinaire
Rassembler ses amis reste une gageure :
Le jeune retraité est baladeur, j'vous jure !
L'un convoie un bateau à travers l'Atlantique
L'autre explore les îles de l'Adriatique
Un troisième préfère la Martinique
Un quatrième organise un tournoi dans les pays nordiques
Une sœur est en Corrèze, ma petite-fille en stage pratique.
Parmi ceux qui me sont chers, un sur deux se carapate
Bref, je n'eus pas le choix dans la date.
C'était à l'Ascension qu'il en manquerait le moins
Et ça nous fit quand même une sacrée tablée !




Menu pour les 70 ans d'Alain...

Apéritif : Cocktail des Princes-Évêques
Mini blinis saumon, crème à l'aneth
Verrines d'asperges et œufs de lompe
Brochette melon / Jambon de Parme
Cake au thon.
Mini pâté en croûte
Entrées :
Foie gras de canard mi-cuit maison. Pacherenc du Vic-Bilh
Coquilles St Jacques flambées. Menetou-Salon
Plat :
Roulé d'épaule d'agneau confite. Graves d'Ardonneau 2009
Légumes du soleil grillés
Plateau de fromages
Dessert :
Trianon
Café, Armagnac, vieille poire, Lagavulin...

L'apéritif

J'aime bien observer mes hôtes lorsque je sers mon cocktail des Princes-Évêques. Je sais que je produis mon petit effet et le silence est éloquent.

Quant à mon buffet d'amuse-bouches il fut proprement englouti.

Ça commençait plutôt bien !

Annick, grande coordonatrice des festivités, avait en secret sollicité les talents de la famille et des amis.

Renée, en tant qu'ainée, avait obtenu le privilège d'ouvrir les animations avant que l'alcool n'altère son vibrato. Elle nous interprêta le prélude puis l'allemande de la première suite pour violoncelle seul de Bach. Mon régal. ainsi que celui de mon petit fils (le bac !).
Puis Odile donna à l'assemblée une idée de l'enfer que fut notre enfance en jouant - faux - un morceau dont elle nous avait rebattu les oreilles à l'âge de 7 ans.
Dur ! Dur !
Elle a ensuite tenté de nous faire croire qu'elle avait progressé en nous jouant un extrait du concerto de Tchaïkovski. J'en avais la larme à l'oeil.
C'est pas pour me vanter mais mes soeurs sont des artistes !

Tandis que je m'affaire aux fourneaux Odile nous gratifie encore de quelques pièces animalières humoristiques, bonus très apprécié.
Puis, sous la houlette dynamique de Monique promue chef de choeur, la chorale des amis entonna une chanson à boire du XVIème siècle.

Quand je bois du vin clairet ( Tourdion)

Quand je bois du vin clairet
Amis tout tourne, tourne, tourne, tourne
Aussi désormais je bois Anjou ou Arbois
Chantons et buvons
À ce flacon faisons la guerre
Chantons et buvons
Mes amis buvons donc

Buvons bien, buvons mes amis,
Trinquons, buvons, vidons nos verres.
En mangeant d'un gras jambon
À ce flacon faisons  la guerre



Cliquez sur la chef de choeur pour mesurer l'étendue des dégats

Les animations s'enchaînent dans un registre plus cotemporain

L'ami Jacques, grand peintre, saxophoniste éminent, hardi navigateur, et voyageur impénitent nous a offert une version très perso de la Panthère rose qui signait bien son âge  : 70 ans
Les épouses et compagnes avaient soigné le déguisement pour cet avant-goût d'un voyage en Afrique noire. Dépaysement garanti . Chorégraphie très hot signée Monette !
Je ne pouvais être en reste et je me suis fendu de deux standards du sax : "Take Five" de Dave Brubeck" et "Desafinado" avec la complicité de Stan Getz (Il faut savoir que le sous-titre de ce morceau est "Slightly Out Of Tune". Je n'ai pas dérogé !)

Puis ce fut l'heure de gloire des auteurs-compositeurs

Chanson pour Alain

Refrain
Allez viens boire un p'tit coup chez les voisins
On discute, on r'fait l'monde, ça fait du bien
On picole, on oublie tous ses chagrins
Vive les bons moments, les bons copains, et l'père Alain

Si ton super ordi plante encore
N'hesite pas d'appeler le mentor
Si t'as b'soin d'un petit coup d'main
Viens nous voir, on sera là, on viendra bien

Refrain
Si tes hortensias sont tous fanés
Des pousses on va t'en redonner
Si tes reins se mettent à débloquer
On s'occup'ra des feuilles mortes, du petit bois, des branches cassées

Refrain

T'as pas d'bol bientôt on va  venir
A temps complet ici crécher
T'auras la joie d'nous voir aussi vieillir
On causera de nos bobos, de nos projets, du temps qu'il fait

Refrain x2
Merci Gilles et Micheline pour ce texte sympa dont j'ai pris bonne note. Merci surtout pour l'hospitalité offerte à nos invités.

Joshua tu es là et la vie reprend ses droits
A ton bord simplement la joie de vivre est un choix.

J O S H U A, Joshua tu es là
J O S H U A, Joshua tu es là.

Conçu par un amoureux de la mer en liberté
Ton sillage sans vague à l’âme trace des chemins d’amitié.
Bien vivant grâce aux amis du musée de La Rochelle
Tu nous rappelles la devise « La Rochelle belle et rebelle ».

Et au fond de ton bassin tu ne restes pas souvent
Car 130 jours par an tu partages nos rêves d’enfants.
De fêtes en bordées d’un jour tu sais le sens de l’accueil
Tamata est bien en toi, Bernard nous fait un clin d’œil.

Ta coque rouge a du coeur et ta cambuse a du rouge,
Du blanc et d’autres breuvages qui font chanter davantage.
Chants de mer de liberté, d’humanité partagée
Des chants que toi Joshua tu fais vibrer de ta voix.
A ton bord et sur ton pont face à ceux venus pour toi
Qu’il est bon de se sentir frères d’une mer en devenir.
Hier comme aujourd’hui et demain sûrement aussi
Joshua tu nous diras « l’important c’est le chemin ».

Merci Bernard pour ce cadeau d’une vie passée à cheminer
A inventer et nous donner des clés pour vivre simplement.
Tout simplement des clés pour vivre, pour ressentir et puis donner
Une chance à notre humanité de vivre la fraternité.

Et toi tu en es témoin le rêve de Bernard est vivant
Car à ton bord qu’est ce qu’on est bien, bon vent à toi, toi Joshua.
Joshua tu es là et la vie reprend ses droits
A ton bord simplement la joie de vivre est en toi.
Merci, Luc, de nous avoir ouvert ta soute aux chansons de mer qui fleurent bon les chauds carrés d'autrefois

Les cadeaux ! les cadeaux !

D'entrée Didier et Gwénola m'ont offert un plateau sophistiqué entièrement réalisé de leurs petites mains. Très touchant ! Mais je les soupçonne d'en attendre un retour sur investissement sous forme de nombreux apéros. Monique m'a offert un cadeau fractionné constitué de bouteilles censées  représenter chacune de mes dizaines d'années ; la première de lait (comme les dents !)  les 6 autres de champagne comme mon esprit si pétillant ! Mais voici qu'arrive une grande boîte au décor newyorkais (Tiens ! Tiens !). Dedans de mystérieuses "sous-boites" et enveloppes. Je devine qu'il y a la-dedans plein de sous. Combien ? Pour quoi faire ? Un voyage bien sûr ! Vous le saurez bientôt ! En attendant je lis avec émotion tous les mots d'amitiés que vous m'avez écrits.

Le gâteau ! Le gâteau !

Le gâteau est toujours un instant magique, surtout les cierges !

Pour marquer l'évènement toute la société s'est lancée dans un canon à trois voix périlleux qui affirmait :

A-lain, c'est pas malin d'avoir déjà 70 ans.
Mal au dos, des kilos bien plus qu'il n'en faut.
Le cerveau, la libido, les os...ça va pas trop !
Mais t'en fais pas.
On est tous dans le même état qu'A'lain... etc

Ce fut une grande oeuvre magistralement interpétée.
Pour en juger cliquez sur l'image de droite

Merci à tous de m'avoir aidé à passer ce cap de la cinquante-vingtaine (car comme vous le savez je mourrai cinquantenaire !). Merci à tous d'avoir laissé se fendre l'armure comme on disait au cours de la récente campagne présidentielle ; ce qui a permis aux voisins de mutuellement découvrir leurs talents de convives (Ah ! Gilles déclinant en rap le canon du septuagénaire... inoubliable !) aux neveux d'apprécier les dons musicaux de leurs tantes et à tous de partager ce grand moment d'amitié.

Le Lendemain

Dés le lendemain je m'empressai d'ouvrir mon cadeau et de compter mes sous (Ah ! Le rapiat !).  Merci aux artistes et fantaisistes pour leurs présentations pleines d'humour. Une mention particulière pour Jacques qui avait fait de moi une caricature fort ressemblante et la guirlande de billets en papillotte. Il y eut des lingots d'or en céramique massive, des puzzles et même une boîte de bonbons à l'ancienne en métal comme celles que les filles emplissaient autrefois de gravier pour jouer à la marelle. En tout 950 € ! Un sacré coup de pouce pour un beau voyage !
Lequel ? J'hésite... New york, comme le suggérait la boite ? Malte ? Une croisière dans les fjords norvégiens ? En fait, comme nous l'avons chanté, le mal au dos, les os, pour le moment, ça va pas trop et ce sont eux qui vont décider... pas tout de suite.
Mais soyez-en sûrs vous recevrez tous une carte postale !


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