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De miradors en cathédrales il fallait en finir avec le camino.
On a même testé pour vous le "chemin du Nord" et le "chemin des Francès". Mais comme on était un peu pressés on les a fait en voiture !


Pour se sentir d'emblée en vacances nous avons décidé d'emprunter la route maritime Roscoff - Bilbao. Notre ferry le "Finistère" est presque un paquebot de croisière et nous sommes comme des coqs en pâte. Hélas il y a de la brume et nous ne profitons pas du contournement de la pointe de Bretagne.

BILBAO

Aussitot débarqués nous courons sus au musée Guggenheim la "Fleur de titane"de Frank Gehry. Nous sommes subjugués par cette architecture sculpturale, en revanche nous apprécions moins les oeuvres présentées malgré de grandes signatures : Jeff  Koons, dont le bouquet est l'emblème de la ville et s'enorgueillit de notre reflet, Louise Bourgeois maman de l'araignée "Maman", Andy Warhol, Yves Klein, Jean-Michel Basquiat, etc..
Le centre ville, quasi hausmannien, est agrémenté de larges places fleuries (ici la place Moyùa).
La vieille ville et ses ruelles étroites bordées de façades colorées, habillées de bow-windows en bois et pavoisées de géraniums offre une ambiance plus sereine.
Pour l'anecdote nous avons eu beaucoup de mal à quitter Bilbao car une manifestation bloquait de nombreuses issues.
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Nous avons décidé de shunter les gros centres balnéaires et industriels enclavés dans des banlieues interminables et des échangeurs arachnéens tels Santander ou Gijon pour leur préférer les escapades cotières et les petits ports de la côte cantabrique.

Santona, capitale de l'anchois, sur ce bateau j'ai compté au moins 16 énormes lamparos ! Nous avons été très intrigués par ce disproportionné mirador en forme de bowling San Vincente de la Barquera où nous assistons au chargement de la glace sur ces bateau aux élégantes étraves tulipées.

SANTILLANA DEL MAR

À quelques km de la côte nous passons la nuit à Santillana del Mar un village historique aux nobles maisons parées de blasons et bâties sur des couverts ou aux plus humbles boutiques à pans de bois et encorbellement.

La collégiale et son cloître du XII ème siècle incitent au silence et à la méditation. Simplicité, rigueur, harmonie...

C'est sur cette place que nous goûterons nos premiers tapas.

PICOS DE EUROPA

Nous approchons de la Cordillère cantabrique plus précisément des "Picos de Europa". Surprise, ils semblent couverts de neige ! En fait il s'agit d'un massif de calcaire que le soleil sublime. Le moindre ruisseau y creuse de profondes gorges qui le transpercent. Au coeur du massif , à Fuente De, on se croirait au fond du Tyrol
Nous empruntons un téléphérique qui en 3 minutes nous dépose 700 m plus haut à 1926 m d'altitude. Le paysage devenu aride nous conforte dans l'impression d'être en haute montagne  En bas, les vaches sont devenues microscopiques !

CANGAS DE ONIS, Covadonga, Playa de San Antolin, Ribadesella, Mirador del Fito

Nous élisons domicile à la pension "Reconquista" à Cangas de Onis. Exceptionelle ! En bas, dans le square, cohabite joyeusement toute la population du quartier, au loin les picos veillent. À l'entrée de la ville le "Pont Romain" contrairement à ce qu'indique son nom date du XIII ème siècle À quelques km le fameux sanctuaire de Covadonga célèbre le début de la reconquête sur les musulmans en 722 (10 ans avant nous !) Il est surtout renommé pour son cadre impressionnant... Dommage !
Chassés par les brumes qui masquent les sommets nous tentons une évasion vers le Nord par la Sierra de Cuera sous l'oeil impavide de vaches acrobates.
 Nous atteignons ainsi le port de Ribadesella et sa station balnéaire chic.
Nous en profitons pour faire honneur à la gastronomie locale : le cidre frais, acidulé, légèrement perlant toujours servi d'une hauteur d' 1,50 m et le Cabrales fromage cousin du Saint Agur.
En cours de route nous croisons de nombreuses vieilles granges montées sur "pilotis" destinés à protéger des rongeurs les victuailles qui y sont mises à sécher (ici des bouquets de haricots blancs)

Nous rencontrons beaucoup de pélerins sur le Camino du Nord qui s'inserre parfois entre la route, la voie ferrée et la plage...
Mais ce sera pire dans le Sud où y a même pas la plage !
Le lendemain, malgré la brume encore présente nous prenons le risque de grimper au Mirador del Fito et bien nous en a pris car ce fut une des plus belles surprises du voyage.

Nous partons à la conquête de la Costa Verde en contournant toutefois Gijon auquel le Guide Vert n'accorde même pas une étoile
CUDILLERO

Nous accostons à Cudillero petit port qui  irrésistiblement nous fait penser aux Cinque Terre. C'est  charmant et coloré mais très chic, fini le "menu del dia" c'est plutôt le plateau de fruit de mer à 85 € Le port de pêche est intéressant, c'est l'escalade du lamparo !

LUARCA

Nous découvrons Luarca du haut de sa falaise. Belle surprise ! À l'entrée du village on trouve cet étonnant cimetière éclatant de blancheur où s'alignent des tombes encapuchonnées comme des pénitants. Il y a du Paul Valéry là-dedans Sur ce petit port très coloré point de sandwich, <<On ne fait pas ça ici, monsieur>>. On se contentera d'une sorte de "pastry" au chorizo qu'une bouteille de cidre aura bien du mal à faire passer!

RIBADEO

Nous atteignons Ribadeo par ce viaduc qui enjambe la ria Eo. Outre la marina on trouve un port de commerce qui semble s'être specialisé dans le commerce du bois (d'eucalyptus?) Nous passons la soirée à observer le jeux des enfants (tyrolienne) dans ce square dominé par la tour Moreno due à un disciple de Gaudi. Un vrai chateau de Barbie !

SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE

 Ouf ! Ça y est ! Elle l'a fait ! Oui, c'est bien l'ombre d'Annick qui se profile sur cet ultime sigle du camino.

D'autres aussi l'ont fait et ils ont mal aux pattes ! C'est émouvant cette place jonchée de pélerins épuisés qui s'embrassent, se congratulent ou méditent concentrés sur leur rêve réalisé. À l'intérieur, déception : tout est en chantier, on ne peut rien voir. Cela ne nous empêchera pas de faire brûler un cierge comme promis à Monette. En arrière plan le fameux Botafumero Extérieurement c'est une cathédrale immense et splendide comme l'atteste ce pelerin de pierre qui orne une corniche de la façade.
Puis nous inventorions les ruelles de la vieille ville. Nous y faisons quelques rencontres insolites
Personnage en cire à l'entrée d'un magasin. Allumez le feu ! (Fronton d'une église) Boutique d'une créatrice bien allumée.

LUGO

La vieille ville est entourée d'une impressionante enceinte de remparts en parfait état percée de 10 portes.

Elle abrite une cathédrale de style roman puis gothique puis baroque. Malgré cet éclectisme l'ensemble reste  harmonieux.

VILLAFRANCA DEL BIERZO

Étape incontournable des pélerins l'église colegiata de santa Maria
leur offrait la possibilité d'être dispensés des 150 derniers Km qui les séparaient encore de St Jacques
Ils pouvaient se reposer dans le couvent des Jésuites transformé en Hospederia À l'intérieur un joli patio nous a accueillis faute d'y passer la nuit.

LEON

La cathédrale de San Isodora isolée des autres constructions s'impose comme gigantesque. Les trois portails d'entrée de style roman tardif n'ont pas souffert des exactions révolutionnaires. Il ne manque pas une tête à leurs saints. L'intérieur se signale par la hauteur des voutes et la magnificence des vitraux.
L'église de Santa Maria del Camino du XII ème siècle était la halte privilégiée des pélerins. Nous trouvons dans cette agréable rue piétonne un hébergement pittoresque entiérement revêtu d'un vert pomme inoubliable. La vieille ville est semée de petites places colorées et cosy


BURGOS

On entre en ville par la porte-castelet Arco de Santa Maria du XVI ème siècle. Pour l'anecdote, sous cette porte nous avons écouté un véritable concert donné par un ténor anonyme mais qui nous a semblé de grand talent. Passée cette porte on entre sur le parvis de la cathédrale et c'est un éblouissement de par la dimension, la profusion de dentelles de pierre, de clochetons, de flêches, de rosaces, de vitraux flamboyants. Le tympan du porche semble sculpté d'hier mais il a  700 ans
Les flèches sont ajourées comme des moucharabieh. Merci aux arabes pour leur contribution.  Retable en bois doré renaissance Le tombeau de Chimène et du Cid. Merci à Corneille, Jean Villar, Gérard Phhilppe et Maria Casarès pour mes premières émotions théatrales.
Imposant ensemble de 103 stalles en noyer sculpté vers 1510   La galerie du haut du cloître (gothique du XIVème)  le cloître avec ses deux galeries superposées
Entre le rio Arlanzon et la cathédrale s'étire une promenade ombragée de platanes et bordée de cafés très agréable.

La Plaza Mayor ourlée d'arcades est propice aux fêtes populaires

Après Burgos nous devions visiter Estella dont Madeleine nous avait dit grand bien mais l'imbroglio de sens interdits fut tel que, très énervés, nous avons fui cette ville

PAMPELUNE

La cathédrale Santa Maria La Real dont la façade remaniée fin XVIIIème dans un style néoclassique est un peu décevante. Mais en entrant dans la nef on est surpris par la couleur ocre des trois travées parallèles, la simplicité des croisées d'ogives plus foncées et le dépouillement des murs nus. Cette austérité contraste avec la luxuriance des retables
Elle abrite la sépulture en albatre de Chales III le Noble et Eléonore de Castille aux visages très expressifs. Le cloître tout en finesse et élégance surmonté d'une galerie ouverte s'oppose à l'aspect austère du batiment Après maintes aventures nous trouvons pour dormir un hostal dans une petite rue trés animée. Le lendemain nous parcourons le quartier tout imprégné de la tradition des lachers de taureaux.

IRUN, SAINT-JEAN-DE-LUZ

La jolie route qui suit la valée de la Bidassoa nous conduit jusqu'à la frontiére que nous traversons à Irun et nous voici à St-Jean-de-Luz toute parée de maisons à colombages et de rouge basque. Dans le port très coloré nous sommes intrigués par ces curieuses chevelures de plastique orange.accrochées aux filets. Ça doit effrayer les poissons ! En tout cas ça fait très joli ! Dans l'église St Jean Baptiste ou fut célébré le mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Espagne on est surpris par la légèreté des trois galeries ajoutées en 1556 pour augmenter la capacité de l'église.

La Compostela , ce certificat de pélerinage, est attribué en principe aux pélerins ayant parcouru au moins les cent derniers kilomètres à pied.
Annick qui a effectué les 700 premiers kilomètres du Puy-en-Velay à St-Jean-pied-de-Port n'y aurait donc pas droit ?
C'est pô juste !
Alors je lui en ai fait un cousu main.


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