ESCAPADE  À JERSEY

Pour notre Noël notre fille nous a offert de particper à une escapade à Jersey.
Elle assurait la traversée des passagers et leur hébergement, nous assumions le passage de la voiture et les repas.

Voilà une idée qu'elle est bonne !



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Fin février nous prenons contact avec Condor Ferries pour réserver notre séjour les 27/28 mars, date ultime pour profiter de cette promo. Mais il nous faudra par trois fois modifier nos souhaits (Hotel  complet, promotion non disponible sur cette traversée, pont-garage complet au retour). Bref nous n'avons pas le choix dans la date, ce sera le Week-end du 17/18 mars ou rien ! Nous espérions que le printemps aurait de l'avance... ce fut l'hiver qui joua les prolongations : Trois jours avant notre départ Jersey et le Cotentin sont enfouis sous 80 cm de neige. Le 15 au soir des SMS nous informent que notre départ sera retardé de 20 mn pour cause d'incident technique puis de deux heures pour cause de mauvaise météo. A Dieu vat ! Il pleut des chiens et des chats comme on dit à Jersey, mais réjouissons nous : cela à fait presque totalement disparaitre la neige !

Nous quittons Saint Malo sous un ciel plombé. Annick est à la barre, il ne peut rien nous arriver ! Aussi accostons-nous à Saint Hélier sans encombres.

Circuler dans St Hélier est une aventure, la conduite à gauche n'est plus pour nous un gros problème - cela demande juste un peu plus de concentration - mais les rues y sont tellement étroites qu'on a du installer un réseau inextricable de sens uniques. Piège diabolique : plusieurs itinéraires vous conduisent inexorablement à un  long tunnel qui vous ramène sans alternative à votre point de départ ! Heureusement les Jersiais sont patients et serviables.
Nous parvenons néanmoins à notre hôtel confortable et très british.  Les menus le sont aussi ! Nous y dinerons le soir d'un steak baptisé côte de boeuf servi avec une huître et une sauce au vin rouge très sucrée... Dépaysant, voire exotique  !
Des légumes cuits à l'eau certes mais si joliment colorés (secret de la cuisine anglaise) décorent plus qu'ils n'accompagnent ce plat... décoiffant !
Les petits déjeuners seront somptueux . Seule critique : cette habitude très british de ne vous apporter votre thé (ou votre café !) que lorsque que vous êtes parvenu à la limite de l'étouffement ! Il est vrai qu'alors on l'apprécie davantage !
Notre voiture trouvera refuge pour la nuit à 300 m de l'hôtel dans un parking couvert exeptionnellement gratuit ce week-end... trop forts !

Notre périple

Tout l'après-midi du samedi nous nous sommes promenés dans les rues de Saint Hélier. L'ambiance est beaucoup plus anglo que normande et très kitch telle cette entrée d'une académie de billard et d'autres qui nous rappellent celle de Merion Square à Dublin Nous nous arrêtons longuement à Central Market un marché couvert de style victorien incroyablement coloré. Nous sommes étonnés du nombre de temples de différentes obédiences que nous croisons : baptiste, adventiste, methodiste, pentecôtiste et même maçonnique.  De nombreuses places sont animées de statues en bronze d'inspiration diverses, ici le monument célébrant le libération de Jersey aussi symbolisée par la Jersey Girl évoluant au gré du vent suspendue à un cable. Ailleurs on rencontre une étable, un crapeau, un arbre...
Autour du port on trouve de nombreuses décorations telle cette réplique de la section centrale de l'Ariadne navire à roues à aubes qui le premier relia régulièrement l'ile au continent. Sa sirène salue les heures d'un panache de vapeur.  Les quais sont agrémentés de plaques de marbre gravées de thèmes marins. Bateaux célèbres, échelle Beaufort, Pavillonnerie, Nœuds, etc... La ville est dominée par une énorme citadelle le Fort Régent tranformé en un gigantesque pôle de loisirs culturels et sportifs. J'ai été étonné de voir ce fantastique tobogan que se disputent les minots. Je ne crois pas qu'une telle attraction serait autorisée chez nous... principe de précautions et parapluies obligent ! Le port de Saint hélier est divisé en plusieurs darses dont quelques unes échouent; Ici English Harbour. Jersey étant un paradis fiscal je m'attendais à y voir de paradisiaques yachts de milliardaires ; tout au contraire on y voit surtout de vénérables et sympathiques " cucugnes"

Le dimanche matin aux aurores (9 H 15), après une dernière farce due au plan de circulation de St Hélier, nous partons à la découverte de l'ile. Notre premier arrêt est pour Saint Aubin cosy petit port aux quais chargés d'hitoires qui fleurent bon le calfat. Sur les collines qui l'enserrent s'étagent de riches villas victoriennes aux couleurs de bonbons... très anglais Puis direction la Pointe de Noirmont. C'est une pointe de Granite rose que les Allemands ont hérissée de fortifications dantesques. Des dizaines de blockhaus et d'affuts reliés par un dédale de galeries et de plans inclinés desservant des casemates et des magasins de munitions. D'énormes canons y sont encore visibles. A quelques encablures nous attend la petite station balnéaire de Ouaisné Bay. Nous stationnons sous le parc botanique Winston Churchill et faisons quelques pas sur la plage mais le vent glacial et la pluie ont raison de notre curiosité !
Une étroite et sinueuse route serpente au dessus de la Pointe de Beauport et de Fiquet Bay pour nous mener à Corbière Point où se dresse la Radio Tower. Il s'agit en fait d'un impressionnant blockhaus transformé en "hébergement insolite" (sic). On y trouve à louer  trois chambres avec salle de bains. La vue sur le Phare de Corbière est d'autant plus belle que le soleil perce  teintant la mer d'improbables "verts à lagon". Le ciel se cherche encore. N'y voyez-vous pas comme nous un point d'interrogation laissant tomber son point dans un grand remous  d'écume ? Par la route des Mielles nous longeons la plage de Saint Ouen et son fameux golf....
... pour arriver à Grosnez Point et ses falaises impressionnantes où brise la mer. Le vent hurle en tournoyant autour des antiques ruines d'un chateau du 14ème siècle dont les arches donnent à l'infinie diversité des verts de la lande un cadre romantique.
Nous abordons la Côte Nord par Plémont Bay (à gauche), sa cascade et ses grottes




et




La  Grève de Lecq (à droite)
Nous faisons une incursion dans le village de St John  et son clocher à l'architecture typiquement Jersiaise. En musardant à l'intérieur nous trouvons affiché ce surprenant challenge organisé par le révérend  Andrew Thewlis !
Sur le territoire de cette paroisse se trouve Bonne Nuit Bay et son port dont la grève et la jetée éclatent d'un uniforme et lumineux ton de terre de Sienne naturelle. L'importance du marnage oblige à d'impressionnantes murailles.
Nous attaquons à présent l'ile par sa face Ouest
A gauche Rozel Bay et son joli petit port relativement bien abrité. Le collines environnantes sont couvertes de nylon disposés à plat (et non pas en tunnel comme chez nous). Nous ne découvrirons pas ce qu'on cultive là-dessous !




A droite jetée de Ste Catherine colossal brise lame de 640 m de long achevé en 1855 et destiné à être le pendant de celui construit à Cherbourg mais il s'est révélé  inutile la baie n'offrant pas le tirant d'eau suffisant pour les navires de sa majesté. Le pharaonique projet fut abandonné et ne fait plus les délices que des pêcheurs à la ligne.
 Gorey petit port d'échouage très actif est une escale pittoresque confiée à la garde du château de Mont Orgueil construit au 13ème siècle pour se protéger des Français après le partage du Duché de Normandie. Il fut longtemps abandonné mais réhabilité comme ouvrage défensif par les Allemands en 1941.
Les quais sont animés et bordés de pub et restos so british
A gauche Platte Rocque Harbour à la pointe Sud-est de l'île est un "abri" infréquentable à voir les m³ de goemon qui emmitouflent sa jetée et enrubannent sa balustrade !





A quelques mètres sur la même pointe on trouve la Hocq Tower (à droite) l'une des 32 tours défensives construites entre 1721 et 1795 pour se protéger des french rebel supporters lors de la guerre d'indépendance des Etats Unis. Chacune était défendue par une dizaine d'hommes.

Il nous reste une grosse heure avant de rejoindre l'aire d'embarquement. Nous la mettons à profit pour faire un tour à l'intérieur de l'ile qui  offre des paysages agricoles classiques. A bord du ferry nous investissons nos dernières livres jersiaises en sandwiches et, à la duty free shop en une bouteille de Laphroig, un whisky à 48° très tourbé, qui se révèle être plutôt une boisson d'homme propre à réchauffer le plus transi des pélerins !

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