Puisque malgré ma modestie légendaire j'ai les chevilles qui gonflent lorsque je suis à mon bord, optons pour une ...

ESCAPADE SUR LE PLANCHER DES VACHES

Balade normande et picarde

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Résumé des épisodes précédents:
La cheville du héros lui interdisant de poursuivre sa croisière et ses amis Bertry ayant squatté son domicile (Non, Sarkozy, pas les flics !) il se voit contraint de s'exiler vers les brumes du septentrion qu'hantent ses soeurs.

Notre première étape est pour Jeanne et Odile qui habitent Perros. D'emblée le seuil de 4000 Kcal/jour est franchi et ce ne sont pas quelques pas trébuchés à Trégastel ou à Bréhat qui balanceront ces excès !

Puis nous émigrons à Heudebouville, chez Renée, qui, solidaire de ses soeurs, nous décline à l'endroit et à l'envers le florilège de la cuisine normande.

Elle nous fait découvrir à Mesnil-Raoul un charmant musée de la musique mécanique. La poésie de ces objets magiques et désuets nous tient longtemps sous son charme.

Enfin, cap au Nord, nous nous enfonçons courageusement dans le pays du beurre et de la crème fraîche.

Notre premier objectif (photo) sont les falaises d'Etretat. C'est exactement comme sur les cartes postales. Puis nous suivons au plus près cette Côte d'Albâtre tout de même assez vertigineuse et surprenante.

Comme je ne peux pas marcher, nous ne manquons pas d'emprunter les "petits trains touristiques" chaque fois qu'il s'en présente un. On s'y sent vieux et couillon... mais bon ! Nous choisissons Saint Valéry en Caux pour l'étape du soir

Parmi nos découverte les plus surprenantes, l'architecture balnéaire des années folles.
Ce que l'Art Nouveau à produit de plus délirant,
Ici, à Mers le Bains (près du Tréport).

A Ault, sur ce banc, à votre Gauche, la Côte d'Albâtre et ses falaises blanches hautes de 90 m, à votre droite, à perte de vue, les plaines basses et mollières de la Côte d'Opale. Un contraste saisissant !

Nous voici à Cailleux. Un chemin de planches comme à Deauville mais en plus long
et pour les "cong'paye". Nous visitons la Baie de Somme : un peu de souplesse dans cet univers rigide et géométrique.

Pélerinage à la chapelle de Berck sur Mer, la Mecque des éclopés. Il n'y aura pas de miracle, pas même des béquilles neuves. Petite pensée pour Jeannou qui a bossé là pendant des années.

Après avoir goûté au charme du luxe surrané du Touquet-Paris-Plage, nous faisons escale à Boulogne. L'odeur nous le confirme, c'est bien le premier port de pêche français et le premier centre européen de transformation des produits de la mer !
Nous dormons au "Danieli" (Nul ! préférez carrément celui de Venise !) et dînons - fort bien- chez "Le Doyen"
Nous jetons un coup d'oeil trop rapide à l'inattendue vieille ville et à l'immense digue de 3250m de long qui protège la rade.

Calais : Depuis la plage où l'on imagine des baigneurs à moustaches en costumes de bain rayés et des dames à ombelles et voilettes nous observons le lent va et vient des ferries.

Nous rendons hommage à Rodin, à ses bourgeois et au beffroi qui, comme tous ceux que nous avons croisés, est classé au patrimoine mondial de l'humanité ! Du Cap Gris nez nous saluons les côtes anglaises.

 
Vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir...
c'est tout à la fois Carzou, Giacometti, "Week end à Zuydcoote", "Germinal" et "Les croix de bois"... Trop mortel !

Dunkerque : C'est partout l'industrie gigantesque qui nous submerge créant un univers tragique et surhumain. Et pour mieux plomber l'ambiance le souvenir
lancinant de la douloureuse "Opération Dynamo". Seul le voilier école la "Duchesse Anne" nous offrira une bouffée d'air... mais nous en manquerons la visite !

Fuyant ce cauchemar, nous traversons un paysage hérissé de terrils. "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots" écrivait Musset. Parlait-il du Nord... Il faut être bien choyé et bien "parisien" pour croire à une esthétique de la souffrance .

Histoire de détendre l'atmosphère nous croisons partout d'immenses cimetières militaires. Quel épouvantable carnage ! Quel planétaire gachis que cette jeunesse martyrisée venue du monde entier mourir sur nos collines de la Somme ou de l'Artois. Notre Dame de Lorette, pleurez pour nous !

Curieux du monde de la mine nous visitons à Lewarde le Centre Historique Minier. Fascinant ! Nous y passerons cinq heures. Notre guide est un ancien mineur qui nous affirme <<Si la mine rouvre, j'y retourne demain ! >> et dans le même temps il nous raconte l'enfer.
(Ci-dessous Annick va au charbon)

Imaginez le bruit que font un compresseur et quatre marteaux-piqueurs plus un tapis roulant dans 3 mètres cubes, l'humidité à 98%, la température de 45°, le poids des outils et des matériaux, le danger permanent, la promiscuité, l'obscurité, les cadenses infernales, la silicose...

Au milieu de cet enfer nous découvrons pour y dormir Arras. Les ruines de cette ville détruite à 80% pendant la 1ère guerre mondiale ont été magnifiquement relevées et les façades de style baroque flamand XVIIIème reconstruites à l'identique.
En quête d'un peu de soleil nous dînons d'un couscous au "Mamounia"... La grande classe quoi !

Besoin de fraîcheur et d'un peu de légèreté; nous redescendons vers la Normandie. Au passage nous découvrons un joyau : la cathédrale d'Amiens. Le rêve gothique fait pierre !
Puis nous retrouvons de vieilles amours à Honfleur, toujours plus belle mais ses ruelles cahotiques ont raison de ma cheville qui demande grâce. Nous serons ce soir à la maison !

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